Af Jarni Og Is

Algir Wodanheim était un riche propriétaire à Skogen. Son domaine faisait travailler bon nombre d'hommes libres dans les champs qui s'étendent par-delà les murs d'Ofeigatt. Il était marié à une femme amoureuse de la terre et des armes, Saga. Dévouée au domaine de son mari, elle participait cependant aux raids lorsque les circonstances le lui permettaient.

Saga et Algir eurent un premier fils : Hrund. S'il était bien portant et bénéficiait de tout le confort que pouvait offrir une famille riche, un hiver l'emporta. Une maladie dont il trépassa avant de fêter ses sept ans. Cette perte vola une partie de Saga qui n'eut plus cœur à faire naître d'autres enfants. Heureusement, deux têtes blondes étaient arrivées avant ce drame. Évitant que le vide n'emplisse la halle des Wodanheim. Eir (née en XX) et Nótt (née en 50). Eir se passionnait pour le combat, la stratégie, apprenant en dilettante auprès de sa mère. Sa sœur voulait faire de même, mais plus pour être avec elle que par goût de la violence... Nótt était plus douée pour aider son père à gérer les affaires familiales. Eir la battait lamentablement à n'importe quel jeu de stratégie...

Le domaine des Wodanheim prospérait, le Godi [b]Sigurd Lindergatt offrant bien des libertés à Algir qui, ainsi, chapeautait les activités des terres extérieures à Ofeigatt appartenant au kyn de Skogen.

Cela remonte à 19 ans, en 59. Saga tomba lors d'un raid. Elle ne revint pas. Terrassé par la mort de sa femme, Algir se mit à changer... Refermé, plus strict, refusant à Eir de poursuivre dans l'art de la guerre même si elle ne maniait pas les armes. Une véritable querelle s'installa entre le père et la fille. Nótt refusait de prendre parti, effrayée de perdre son père si elle venait à suivre les idées de sa sœur.

Algir déclinait autant auprès de sa famille qu'à la gestion de son domaine. Il avait pourtant encore une forte influence auprès des travailleurs et propriétaires à l'extérieur des remparts. Sa voix était écoutée par bon nombre d'hommes libres plus ou moins influents. Lors du changement de Godi en 63, où le fils de Sigurd, Oleif Lindergatt, reprit le flambeau, un conflit éclata. En effet, Oleif lesta Algir de ses responsabilités. Si sa voix serait entendue en tant qu'homme libre, il n'aura plus à régir la façon dont sont appliquées les lois dans la partie extérieure d'Ofeigatt appartenant à Skogen. Algir se sentit offensé : pourquoi Oleif ne lui accordait pas la confiance que lui accordait jadis son père ? Si les intentions du Godi n'étaient aucunement de nuire à Algir mais d'assurer l'union de Skogen, ce dernier ne voulut entendre raison. Avec certains de ses partisans, propriétaires comme travailleurs, Algir tenta de renverser les Lindergatt en 68. Il acheta l'entière complicité des Arstein en offrant sa fille, Nótt, en mariage au fils : Gelmir Arstein, en 66. Elle avait alors 16 ans. Le jeune homme manquait cruellement de considération pour la jeune fille. Mais Algir père n'avait guère laissé le choix à cette dernière. En valait de l'honneur des Wodanheim : elle devait accepter. Ce n'était plus un temps où les décisions d'Algir pouvaient être discutées... Une première grossesse s'interrompit en une fausse couche, mais Nótt obtint un fils, Ovald, alors âgé d'à peine un an quand la tentative de soulèvement fut concrétisée.

Bien évidemment, les Lindergatt ne sont pas restés tant de générations à la tête du kyn sans protection. Informateurs et gardes empêcha la révolte d'Algir d'aboutir. Les principaux acteurs de cette rébellion furent appréhendés et maintenus sous verrous le temps que vienne le Thing où ils seraient jugés.

Quelques noms notables furent amenés devant le Jarl. Arstein et Wodanheim furent les condamnés coupables. Les autres, bien que complice à bien des égards, écopèrent d'une taxe supplémentaire (matérielle ou pécuniaire) que leurs lignées devraient fournir chaque saison aux Lindergatt tant que l'affront ne serait pas estimé lavé. Pour les meneurs, la peine fut bien différentes. Algir, prenant avec fierté sur lui cette révolte pourtant déshonorante, en appela à la mort. Sentence qui fut donnée sur le champ, sa tête détachée du reste de son corps ; on le croyait fou, et ses actes le démontraient. Les Arstein tentèrent de se défendre. Mais la perfidie du père de famille et du fils vint définir une sentence impitoyable : la mort pure et simple du père, du fils et de l'héritier en devenir : Ovald, ainsi que des membres de la famille proche.

Dans sa magnanimité, considérant Algir au bord de la folie et Nótt trop peu imbibée de la perfidie des Arstein, le Jarl accorda clémence aux sœurs Wodanheim en proposant qu'elles choisissent la façon dont racheter les actes de leur père. Eir jura de ne jamais engendrer de descendance et de se dévouer corps et âme à la sécurité d'Ofeigatt. Lui fut accordé ce souhait. Nótt, horrifiée d'avoir perdu son fils (se moquant plutôt pas mal du sort donné à son mari, et ne pouvant que pleurer l'égarement de son père pour qui elle avait tant prié afin qu'il retrouve le droit chemin), fut incapable de prononcer le moindre mot face à l'assemblée. Le Godi de Skogen prit la parole, décidant pour elle : le domaine des Wodanheim deviendrait la propriété entière des Lindergatt. Leur halle devenant celle de son fils, Alfgeir, qui y vivra avec sa future femme et descendance. Nótt y vivra afin de reprendre les activités de son père sous l'égide d'Alfgeir qu'elle devra servir malgré le fait qu'elle conserve son statut de femme libre.

Les termes acceptés à l'unanimité, les Wodanheim perdirent également leur droit d'avoir une voix lors des Things. Si elles pourront assister aux rassemblement, elles ne pourront plus agir sur les décisions où le peuple est censé pouvoir s'exprimer.

Résumé de la timeline (Nótt PoV)

50 = naissance
53 = 3 ans, mort de Hrund (il allait fêter ses sept ans)
59 = 9 ans, mort de Saga
66 = 16 ans, mariage avec Gelmir, fausse couche et naissance d'Ovald
68 = 18 ans, mort de son père, son mari et son fils
78 = 28 ans